Etape 5 - Capestang - La Grande Motte - 110 km
Ce matin,
lever 05h45. Je quitte le camping sans payer, j’étais arrivé trop tard la
veille. Je crois qu’il fera très chaud aujourd’hui. Malgré une matinée bucolique,
la journée va rapidement tourner au calvaire. Pour me rendre sur Béziers
d’abord, j’hésite à reprendre le canal plutôt que la départementale qui, même à
six heures le matin, reste fréquentée. Je fais deux bornes et me dis que c’est
vraiment trop chiant : je reprends finalement la route. Le souci, c’est
que pour la choper, il faut gravir une putain de côte (village de
Poilhes) ! La dernière demi-heure sur la départementale n’a pas été plus
agréable : un goudron mal entretenu et un calvaire pour mon cul.
Pause jus d’orange et croissant dans le centre ville de Béziers, qui, évidemment est en hauteur… Je repars en posant ma serviette sur ma selle, tellement je souffre. Le seul moment sympathique sera le trajet jusqu’à Vias : une piste cyclable asphaltée a été aménagée au bord du Canal. Sur cette portion, qui s’éloigne en plus de l’autoroute, je croise joggers et autres cyclotouristes. Jusqu’au Cap D’Agde, le trajet s’est déroulé sur une petite communale où était concentré un nombre incalculable de campings : je crois que j’en n’avais jamais vu autant au mètre carré !
Le calvaire s’est poursuivi à la sortie d’Agde :
dans l’impossibilité d’emprunter la nationale pour rejoindre directement Sète,
j’ai du faire tout le tour du Bassin de Thau, me rallongeant l'itinéraire... Sans parler de ma crevaison.
Pour repiquer sur Frontignan,
j’ai du emprunter une putain de nationale ultra fréquentée. A midi, j’arrivais
dans la station, crevé par la chaleur et le stress de la route. Après ma pizza,
j’hésitai à me poser sur la plage et dormir. Finalement, je me dis que plus
vite je serai arrivé, plus vite cette mauvaise histoire sera terminée.
Mon autre motivation était d’arriver sur la plage que surveillait Damien et de me faire "surveiller" par lui, au moment où je piquerai une tête bien méritée…!
Je
reprenais donc le guidon sous un soleil de plomb. Bonne nouvelle au niveau du
Canal du Rhône : il existe en parallèle un chemin de halage, ce qui
m’évitait de faire une nouvelle fois le tour des étangs. Le chemin n'était pas
terrible mais praticable. Sauf qu’à un kilomètre de Maguelone, de la vase avait
coulé sur le revêtement, et impossible de rouler. J’empruntai donc une berge de cinquante
centimètres de large au dessus. A droite se trouvait le bassin de vase. Et puis
ce qui devait arriver arriva : je me cassai la gueule deux fois, emporté
par mon sac, manquant de me retrouver à pas grand chose du liquide noirâtre.
Je commençai vraiment à en avoir ras le troufion ! J’en appréciais même plus le
paysage pourtant sympathique avec la mer d’un côté et les étangs de l’autre.
J'atteignais Palavas tant bien que mal, en me disant que je tenais vraiment le bon bout. Ce qui m’a
achevé c’est qu’à trois reprises et au fur et à mesure que j’approchais du but, on
m’assurait que La Grande Motte "n’était plus" qu’à six sept bornes de là où je me
trouvais. Bref, j’avais l’impression que j'y arriverai jamais. Et pis tant qu''à faire pour couronner
le tout, la plage en question (dit « Point Zéro ») était la plus à
l’est de la baie !(bah...)
Je débarquai enfin à seize heures trente et tombai directement
sur Damien et son poste de surveillance. En deux secondes, j'étais dans l'eau. Waow ! quel soulagement... Je pouvais enfin décompresser ! Mon weekend sera farniente je n'en doute plus...